Alors que le discours officiel n’en finit pas de nous annoncer « le retour de la croissance » et « l’inversion de la courbe du chômage »…
Que le même discours regorge de bonnes intentions tout droit venues du MEDEF quant à l’emploi des jeunes et l’apprentissage…
Alors que dans le même temps le droit du travail est saccagé…
Il nous apparaît, par expérience vécue dans notre activité quotidienne, que cette casse du droit du travail concerne et impacte en premier lieu les jeunes voire tout jeunes salariés…
Il ne nous paraît pas anodin que de plus en plus de ces jeunes poussent notre porte, se syndiquent, et parfois s’engagent…
La semaine passée nous recevions un apprenti dont le contrat venait d’être rompu (pendant une période d’essai de 45 jours travaillés !!!), après que le jeune homme ait travaillé sur différents projets de manière autonome (et a priori efficace). Mais c’est tellement mieux de pouvoir prendre encore plus jeune ! Eh oui, 18 ans atteints, le salarié touche un peu plus, rapporte un peu moins (car on ne peut parler de coût du travail au vu des salaires et des exonérations patronales) ! Dans le courrier du patron, cette promesse étrange : « Nous ne vous paierons pas votre salaire ». Avec notre concours, il a récupéré son dû, mais se trouve aujourd’hui sans formation…
En effet, l’apprentissage c’est aussi une formation qualifiante. Or, avec la perte du terrain d’apprentissage professionnel, c’est toute la formation qui tombe à l’eau.
Quelques jours plus tard, un autre apprenti vient se syndiquer. Nous vous proposons de prendre connaissance du courrier ci-joint, qui est éloquent…
Jeune salarié sous-payé, surexploité, par une enseigne de restauration d’un tout nouveau centre commercial, viré en dépit du droit et qui devra aller chercher ses heures sup’ au Tribunal, étudiant en sociologie salarié dans une chaîne de restauration et qui s’engage dans le syndicat, jeune travaillant sans contrat et qui reçoit le lendemain d’un accident du travail un « avertissement »…
Les jeunes salariés, avec les jeunes étudiants et lycéens entrent dans la « vie active » sous le règne sans partage d’un patronat décomplexé, encouragé dans ses méfaits par Macron and Co. Le chômage ne baissera pas comme cela, les jeunes ne se formeront pas dans ces conditions, la « compétitivité » ne se résumera, dans ces conditions, non pas à une amélioration de la qualité du travail, mais à une exploitation toujours plus féroce du travail salarié.
Nous sommes bien placés pour subodorer que ce projet (même hurlé très fort et répété à satiété), n’a aucune chance de durer.
Nous proposons à la presse de prendre connaissance de ces situations, en organisant des rencontres avec les jeunes dont il est ici question, avec d’autres que nous ne manquerons pas de rencontrer dans les jours qui viennent.