On sait déjà ce que les lois travail vont causer comme dégâts et de quelle manière elles vont affaiblir notre camp dans la lutte de classe, dans chaque entreprise comme à l’échelle du pays.
Mais il faut aller plus loin : pourquoi ces lois sont – elles possibles ? Parce que jusqu’à présent nous n’avons pas mené la lutte, parce que nous avons laissé le terrain libre à l’ennemi, parce que les conditions matérielles le permettent, autrement dit parce que l’ennemi a pris l’avantage. Et que de ce fait, il le pousse.
Quand le rapport de force est inverse (grève générale de 36 par exemple), alors la loi, qui n’est que l’expression de ce rapport à un moment donné, va dans le sens de nos intérêts (congés payés, quand bien même cela n’était ni prévu ni souhaité par l’ennemi).
Il n’est pas nécessaire de sortir d’une école de droit. Les lois varient avec le rapport de force, en fonction de la lutte des classes à l’instant t, avec l’histoire en marche.
Il suffit donc de regarder autour de soi : les collègues ne se bougent pas, dans les autres boîtes c’est pareil ? Alors quel que soit le « droit » le patron se sent pousser des ailes. Il se permet de ne pas payer toutes les heures, de licencier pour un oui mais surtout pour non, de se passer de cdi pour produire.
Et ce que fait le patron deviendra loi.
Sauf qu’une grève générale conduite avec détermination non seulement peut faire reculer les patrons et abroger les lois, mais peut même en amener une autre, cette fois favorable aux travailleurs.
La lutte sera longue. Elle doit commencer le 12 septembre.