Après tant de défaites et tant de défaitisme, nous avons intériorisé l’idée de notre insurmontable faiblesse. Les travailleurs n’osent plus, ne veulent plus, ne croient plus, et plongent dans tous les pièges de la division. Leurs organisations parfois en prennent acte et attendent l’arme au pied. Au mieux il apparaît que nous optons pour la résistance passive.
A qui faisons – nous donc encore peur ? A l’ennemi…
Lui sait, par expérience, de quoi nous sommes capables : 1789-93, 1830, 1848, les communes de 1871, les grèves de 1920, 36, 45, 68, et même 95 et 2017 ont fait peur ! L’ennemi nous craint mais nous ne le savons pas !
Autre erreur de jugement : nous surestimons la puissance de l’ennemi. La vue trompée par un épais brouillard idéologique, nous ne voyons pas les failles béantes qu’offrent les positions ennemies.
Il n’est pas faible en soi. Mais de bons généraux exploiteraient de cet ennemi puissant les faiblesses, par principe. Quelles sont – elles ?
Le mode de production capitaliste, par essence, entraîne des crises comme la nuée porte l’orage. Les capitalistes, unis pour nous dépouiller, se livrent entre eux une intense concurrence. C’est à qui fera le plus de profit, et donc à qui exploitera le plus intensément. Mais il y a une limite : c’est notre capacité à consommer et également, à supporter ces rapports de production (que même la planète commence à ne plus supporter).
Voilà pourquoi et sous quel angle l’ennemi nous observe. Et c’est parce qu’il connaît les mécanismes de la lutte des classes – l’histoire, qu’il craint la grève générale, notre seule arme véritable.
Voilà pourquoi l’offensive en cours se fait à la façon d’une guerre éclair, par ordonnances et dans l’état d’urgence. Et l’ennemi, qui se lamente depuis trois décennies de ses difficultés à nous « réformer », a fait un pari : cette fois, ça va passer.
A compter du 12 septembre nous reprendrons conscience de notre force pour que la trouée dans nos positions reste à l’état de projet.