À l’échelle de notre existence il peut sembler que nos luttes n’ont aucune incidence sur l’histoire, laquelle s’écrit chaque jour sous nos yeux en soulignant notre prétendue impuissance.
La propagande de l’ennemi y est pour beaucoup. Mais pas seulement. Des années de reculs sociaux marquées par les défaites de nos mobilisations, ont nourri un pessimisme collectif et une tendance au repli sur soi. Au point où nous sommes, l’enjeu est de nous réintroduire dans l’histoire.
Ce que cela signifie c’est une façon nouvelle de considérer la durée.
Il y a un siècle exactement une révolution bouleversait le sens de l’histoire. Cette révolution, russe, eut des conséquences partout dans le monde. Les travailleurs luttaient alors pour abolir le capitalisme et bâtir une société sans classes. Même s’ils n’en étaient pas tous conscients.
En France la cgt fut à la pointe du combat révolutionnaire. Mais la révolution c’est aussi la résistance de l’ancien au nouveau. Les possédants ne restent pas les bras croisés et tentent en permanence de reprendre le terrain perdu. On parle du camp de la « contre-révolution ».
Pour résumer à l’extrême et en rester à ce pays, le camp de « la révolution » a marqué des points et pris du terrain en 1936 (grève générale), en 1945 (résistance armée), en 1968 (grève générale).
Le camp de « la contre-révolution », en ces circonstances précises, et jusqu’à nos jours, a voulu et veut reconquérir le terrain perdu.
Défaire le code du travail, puis la sécu, les retraites, les services publics, en quelques années de macronisme, ce serait, pour le camp des exploiteurs, regagner le terrain d’un siècle passé.
Le 12 septembre doit être une date qui s’inscrit dans cette histoire. Pas un rendez-vous.
