Alors que nous sommes occupés à trouver une solution pour qu’un patron indélicat finisse par organiser les élections que nous lui avons demandées… en janvier (il a un mois pour le faire légalement), deux hommes passent la porte (rouge) de notre Union Locale.
Ce sont deux réfugiés d’un pays en guerre. De ce genre de guerres où la France et ses « alliés » ont décidé de faire la pluie, le beau temps, et d’énormes profits à partir des ressources du sous-sol, pompées sans vergogne tandis que la population est livrée à la faim et à la guerre. Mais avec des armes françaises s’il-vous-plaît !
Ils bossent tous deux dans une petite entreprise très profitable de Tourcoing, en compagnie d’autres salariés, eux aussi venus de pays en guerre pour les mêmes raisons. Mais si, vous savez, ces pays où soudainement, les dirigeants sont des « dictateurs » qu’il faut absolument déloger au nom des droits de l’homme ! Eh oui, ces réfugiés ne viennent pas chez nous par hasard !
Les deux hommes sont venus se syndiquer, et d’autres vont suivre. Ils ont compris que leur statut, leur maîtrise moyenne de la langue et du droit, les rendaient vulnérables. Nous les rassurons immédiatement : même les salariés « bien français » ont affaire à l’arbitraire et parfois ne savent rien de leurs droits !
Ils sont venus avec une liste de questions longue comme une série d’ordonnances visant à détruire les conquêtes ouvrières. Nous répondons à chacune de leurs questions.
Là où nous devons insister ? Non mon frère, les jours fériés, ça ne veut pas dire que tu dois travailler gratuitement. Oui ton patron te l’a fait croire et applique cette règle, mais on te le jure, ce n’est pas dans les textes. C’est même l’inverse ! Tu dois bien sûr être payé, mais double ! Eh ouais, tu crois quoi ? C’est le pays des droits de l’homme ici (rires).
Nous allons demander des élections pour que ces travailleurs s’organisent, avec nous. On prend rendez-vous pour donner de l’information à toute la communauté. Et on rappelle notre Histoire, notre anticolonialisme, notre internationalisme. « Travailleurs de tous pays, unissez-vous ! »
C’est beau le dialogue social non ?