Union Locale CGT de Tourcoing

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LA PERLE DU JOUR (18) 28/06/17 Chronique à peu près quotidienne de la lutte des classes vue d’une Union Locale CGT

Encore un jeune salarié qui passe la porte (rouge) de notre Union Locale. Avec un sourire entendu il nous dit le nom de sa boîte. Ceux-là, on les connaît par coeur et il le sait… Ils refusent absolument toute présence syndicale dans leur petit royaume… Quitte à en payer le prix aux Prud’hommes. On suppose leur impatience à voir s’instaurer le plafonnement des indemnités prud’homales. C’est que nous, on sait ce qu’on leur a fait cracher à ces truands…

Le jeune bosse depuis trois ans mais soudainement il ne fait plus l’affaire. Ah vivement la fin du CDI ! Comme c’est compliqué de licencier (et donc de créer des emplois) ! Jugez-en vous-mêmes…

Le salarié est placé sur une machine où il n’est pas censé être. Mais il fait le taf. Un jour l’un de ses collègues est absent. Alors il tourne sur plusieurs machines. C’est chaud. Mais ça passe.

Une semaine plus tard on le convoque au bureau. Le client n’était pas content du tout. Il y avait un problème sur la qualité du produit. Le salarié interroge : comment peut-on lui faire porter la faute à lui ? Pourquoi lui ?

S’engage une discussion intéressante : « Tu sais ce que tu risques avec une faute lourde ? Tu sais que ça peut aller très loin ? Franchement réfléchis… Tu as déjà entendu parler de l’abandon de poste ? » Et de lui remettre une convocation à entretien préalable à licenciement… Le DRH, magnanime, va lui laisser une chance : il inscrit son numéro de portable à la main, sur la convocation (cela fera un très bel effet au Tribunal). « Pense à l’abandon de poste, et appelle-moi, je t’expliquerai… »

Il y a un hic : le salarié ne s’estime pas du tout en faute, et n’a nulle envie de perdre son boulot. On le rassure d’abord, en exposant le chantage dont il est l’objet. A moins de foutre le feu à l’usine ou de trucider son exploiteur, on ne peut l’accuser de faute lourde. La faute grave elle-même n’est pas caractérisée. Même le licenciement pour cause réelle et sérieuse ne serait pas justifié. Ce n’est pas une question de droit avec ces gens-là… Ce n’est que du rapport de force.

Le gars se rendra à son entretien avec l’un de nos conseillers du salarié les plus roués. Qui ne manquera pas de questionner l’employeur sur ses pratiques. Et de coucher tout cela sur papier, très officiellement.

Nous, on aime bien notre avocat. Alors on lui mâche le travail. Mais franchement, parfois, c’est trop facile.

 

C’est beau le dialogue social non ?

Updated: 28 juin 2017 — 16 h 32 min
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