Union Locale CGT de Tourcoing

Votre force pour l'avenir

« la perle du jour » (14) du 20/06/2017”

Chronique à peu près quotidienne de la lutte des classes vue

d’une Union Locale CGT

Lorsque le salarié passe la porte (rouge) de notre Union Locale, il ne nous cache rien. Il vient de la porte (orange) d’à côté, où on lui a dit qu’on ne pouvait rien faire pour lui, bien qu’adhérent.

On pourrait jubiler à l’arrivée de chacun de ces transfuges. Mais on est d’abord prudent. C’est vrai que parfois, il n’y a rien à faire.

Mais qu’on en juge : le salarié est, depuis 17 ans, chargé de l’entretien du grand parking d’un hypermarché réputé pour les milliards qu’il brasse et que son propriétaire rapatrie dans un pays voisin sans impôt. Non sans avoir empoché, au préalable, dans ce pays (le nôtre), où le coût du travail est si élevé, quelques millions de CICE que la Nation, reconnaissante, verse généreusement aux milliardaires, pour qu’ils créent des emplois qu’on attend toujours. Mais nous ne sommes pas là pour faire de la politique. Ben non.

Il est en mise à pied conservatoire depuis presque deux mois… Sans salaire. Que s’est-il passé ? Il se serait bagarré avec un collègue. Sa version est la suivante : il s’est fait agresser (et en conserve quelques séquelles) sur son lieu de travail, et n’a pu que (maladroitement) se défendre. On ne sait pas si l’agresseur présumé a été sanctionné.

Il a expliqué tout ça lors de l’entretien préalable, présentant ses jours d’ITT et son statut de victime. Bon, ces histoires de bagarre, c’est pas toujours très clair hein ? On reste prudents. Mais…

Mais quand le gars nous explique qu’il n’a jamais été sanctionné qu’à partir du moment où il a rencontré des problèmes de santé, que la Médecine du Travail a demandé pour lui un aménagement de poste (non respecté par l’employeur) et qu’il est reconnu travailleur handicapé… C’est de ce moment que datent un, puis deux avertissements, et puis la « bagarre », dans laquelle le présumé agresseur n’est autre qu’un proche du chef… Peut-être que notre salarié n’aurait pas dû contester, avec force arguments, les avertissements qu’il a reçus ? C’est que c’est sensible un patron de société de nettoyage.

Et puis donc la mise à pied. Et puis le licenciement qui viendra juste après. Pensez-vous qu’on puisse faire quelque chose pour lui ? En tout cas, quand un prolo de 50 piges qui doit élever ses gosses avec un salaire de misère nous raconte une histoire pareille, nous on a envie…

 

C’est beau le dialogue social, non ?

Updated: 20 juin 2017 — 10 h 02 min
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