Les 3 Brasseurs ne font qu’un
Nouvelle victoire pour la CGT de Tourcoing !
Cette victoire c’est d’abord celle des salariés des « 3 Brasseurs ».
Cette enseigne, l’une des nombreuses appartenant à la Famille Mulliez, pratique (et ce n’est pas, hélas, exceptionnel) une exploitation féroce de ses salariés : horaires décalés, problèmes de sécurité au travail, salaires de misère, « management » harassant, stratégies de division des salariés… La routine, celle que Macron et Compagnie veulent rendre inattaquable.
Coutumière des montages juridico-financiers abscons visant à la soustraire aux regards indiscrets du citoyen et du fisc, la Famille Mulliez parvenait jusqu’à jeudi dernier, à faire croire que sa trentaine d’établissements « 3 Brasseurs » en France métropolitaine (l’enseigne est également présente dans les colonies, au Canada et au Brésil) étaient des établissements distincts : pas de règles communes, pas de C.E., une représentation syndicale anecdotique.
Mais jeudi donc, un tribunal a jugé que des établissements, ayant le même nom, dirigés par une même direction, ayant des intérêts communs manifestes, devaient désormais s’appeler une entreprise. Un groupe.
Que cela signifie-t-il ? Pour les rentiers, qu’ils devront se plier à des règles, notamment harmoniser celles qui dirigent la vie de leurs salariés (grille de salaires, conditions de travail etc…). Pour les salariés, la possibilité donc, de connaître de meilleures conditions de travail et de disposer par exemple d’un Comité d’Entreprise.
Que vient faire l’Union Locale CGT de Tourcoing dans cette affaire de gros sous ? Eh bien c’est notre Union Locale qui a gagné ce combat contre Mulliez ! Et pour les salariés des 3 Brasseurs.
Grâce à l’opiniâtreté de notre délégué des 3 Brasseurs Roncq, grâce à sa patience, et alors que nous ne savions par quel bout prendre les problèmes qu’il rencontrait au quotidien dans son travail et dans l’exercice de sa mission de délégué du personnel, parce que son engagement militant conduisait la direction à le pousser à bout(et à la démission), et parce qu’il a résisté, nous avons mené un travail sur la nature même de l’Empire Mulliez.
Là, nous avons découvert que le seul moyen de faire entendre la voix de salariés scientifiquement exploités et méprisés, consistait à mener la bataille juridique pour faire reconnaître les « 3 Brasseurs » comme Unité Economique et Sociale.
Nous avons remporté cette victoire face au sinistre Mulliez, qui fait tant de mal aux travailleurs de notre territoire qui sont sous sa coupe. Il prétend créer des emplois. Mais c’est le contraire qui se produit : en usant jusqu’à la corde des salariés sous-payés et en sous-effectif, il garantit le chômage en même temps que des profits absolument inacceptables ! Ce n’est pas humain, Messieurs les Mulliez, une telle fortune, quand tant de gens souffrent et galèrent, contraints de passer par vos rayons !
Désormais, les « 3 Brasseurs » devront vite organiser des élections professionnelles. Un nouveau combat commence pour la CGT, cette fois au niveau national, et il faudra nous organiser pour faire avancer les droits des salariés.
Nous n’oublierons pas que tout cela a été rendu possible par un travail patient effectué dans les murs de notre Union Locale.
Et nous tenons à saluer, pour avoir participé à cette victoire, notre Union Départementale, Benoît Boussemart (qui nous a donné de précieux conseils), ainsi que Maître Ducrocq, qui a finalisé au Tribunal ce long travail militant.
