La pluie était annoncée et c’est le soleil qui s’est montré pour la traditionnelle manifestation du 1er-Mai organisée par les unions locales CGT de Tourcoing et Roubaix. Cette fois, c’était le tour de la cité du Broutteux d’accueillir le défilé. Le choix du rassemblement a été celui de la place des Phalempins, au cœur d’un des quartiers les plus populaires de la ville.
Environ deux cents personnes l’ont composé au fil des rues étroites où les gens étaient surpris d’une telle agitation. Des têtes passaient à la fenêtre, les cheveux encore marqués des assauts des oreillers. Les portes s’ouvraient sur des Tourquennois en pyjamas, en chemises de nuit, partagés entre curiosité, soutien ou opposition.
Samuel Meegens qualifie le cortège de « rassemblement des gueux », car il n’y a pas ici de gros bataillon des structures comme EDF, GDF… La plus grosse troupe vient du centre hospitalier. Peu de monde de la Redoute, aussi. Des militants avaient, peut-être, fait le choix d’aller à la manifestation lilloise, mais il ne s’agit que d’une supposition, car Lille n’a pas non plus drainé la foule. À Tourcoing, ce sont les militants d’Auchan city (avec une banderole « Mulliez, on veut notre part du gâteau »), de Public Screen, Verquin… qui arpentent le bitume.
La manifestation de Tourcoing se veut familiale et bon enfant. Mais pas vraiment intersyndicale. « On a invité FO et Sud sur la base d notre opposition à l’ANI et la réforme sur le chômage », mais ils ne sont pas venus.
« Austérité de droite, austérité de gauche, dans tous les cas, ils nous font les poches. » « Patrons voyous, gouvernement ripou »… les slogans sont appuyés. « De l’argent, il y en a dans les caisses du patronat et cet argent, on le prendra dans les caisses du patronat. »
On voit juste quelques militants de Lutte ouvrière défilant (avec « Halte au front anti-ouvrier Hollande-Valls, la riposte du monde du travail est nécessaire »), du Front de gauche, des jeunesses communistes. Aucun membre de l’opposition municipale tourquennoise n’est présent. Le cortège est symboliquement ouvert par des représentants du collectif des sans-papiers. Les militants pro palestiniens ferment la marche avec des tee-shirts appelant au boycott d’Israël.
Profondément anticapitalistes et antilibéraux, les manifestants sont aussi passés devant le siège du PS (volets fermés), rue de Menin, siège qui a eu droit à quelques autocollants, mais aussi à une bonne minute de bruit pour « le bien mal nommé parti socialiste » Le but ? Il est résumé dans une phrase par Samuel Meegens : « Jaures, réveille-toi ! »
La fin de la manifestation a été marquée par un petit pot amical au siège de l’union locale de la CGT.
http://www.nordeclair.fr/info-locale/roubaix-et-tourcoing-la-cgt-toujours-au-rendez-vous-de-la-ia50b12891n407316